Accès gratuit, pendant les heures de jour.
Si cette relique modeste du passé
néo-zélandais ne mérite pas tout à fait le nom de musée, son ouverture
« self-service » m’a donné envie de vous en parler. Nous sommes sur
la Whanganui River Road, la route de
la rivière Whanganui, un circuit d’environ 80 kilomètres le long d’une superbe
rivière, dans la campagne de l’île du Nord de la Nouvelle-Zélande ; cette
route touristique alterne points de vue sur la superbe vallée, maisons
communautaires maories et églises fondées il y a plus d’un siècle par des
missionnaires motivés. Ici, les monuments historiques n’ont pas plus de 160
ans, exceptés les « pa », les anciennes forteresses maories (les
oppida de l’autre bout du monde ?), qui si elles fournissent de précieux
renseignements aux archéologues, sont d’un intérêt limité au promeneur qui ne
repère que quelques tertres et remblais effacés par le temps.
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Panorama à l'entrée de la Whanganui River Road |
Voici pour le contexte général.
Nous voilà plus précisément sur la portion de route entre Koriniti et Ranana,
et il y a à peine la place pour se garer devant le portail d’accès au moulin.
Un panneau nous invite à entrer, mais en pensant à refermer la porte derrière
nous. Un escalier peu large mais raide traverse un jardin verdoyant, envahi de
chants d’oiseau. En bas, nous découvrons une petite maison, le « cottage
du meunier », et le moulin à eau, le Kawana Mill. Un panneau rappelle que
le camping ici est interdit ; nous sommes dans un lieu de mémoire. Ne
voyant personne, nous craignons de devoir rebrousser chemin ; que nenni,
il suffit de pousser la porte… on y entre comme dans un moulin (je n’ai pas pu
m’en empêcher).
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Le cottage des meuniers |
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Le moulin |
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L'entrée du moulin |
A l’intérieur, le mécanisme de la
roue est complet, et tourne ; quelques outils évoquent le passé agricole
de la région, et l’utilité du moulin dans la vie locale. A l’étage, où l’on
peut contempler de plus près la roue à aube, des panneaux un peu passé mais
complet racontent (tout en anglais) l’histoire de l’édifice. Construit en 1854,
puis tombé en désuétude au début du XXe siècle, sa restauration a été prise en
charge en 1954 et 1970 par des associations locales et des volontaires. Si le
monument est modeste, le témoignage de dévotion envers ce rare vestige du passé
et les efforts entrepris pour sa sauvegarde (et la documentation de cette
dernière) sont touchants.
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Le rez-de-chaussée |
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Avec vue privilégiée sur la roue |
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Le premier étage |
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Ca date... mais ça a le mérite d'exister |
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Des coupures de journaux retracent la vie du moulin et sa conversion en monument |
En face, le cottage du meunier
offre un aperçu de la vie quotidienne de la classe moyenne rurale à l’époque du
fonctionnement du moulin, avec quelques explications sur ses occupants. Lors de
notre passage, il est fermé, mais on en voit bien l’intérieur par les fenêtres.
La disposition laisse penser qu’il doit être ouvert parfois.
Enfin, un escalier mène à une
petite plate-forme au dessus de la rivière d’où l’on observe les tunnels
creusés par les pionniers pour assurer l’approvisionnement en haut du moulin.
Un second escalier, derrière le cottage, mène à des toilettes.
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Le cadre bucolique ne gâche rien |
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Le tunnel d'approvisionnement en eau |
En remontant vers la voiture, on
croise une boîte à dons, invitant le visiteur à l’obole pour l’entretien des
lieux. Celle-ci a du nous porter bonheur puisqu’à la sortie du jardin nous
avons eu la chance d’admirer dans les arbres un couple de hihi, des oiseaux
endémiques devenus tragiquement rares.
Ce monument m’a plu par son accès
libre, ouvert à tous vents, comptant sur la discrétion, le respect, et la
générosité des visiteurs (qui ne doivent pas se bousculer, on est vraiment en
rase campagne), un système qui ne marcherait pas partout. Si la médiation
est un peu datée, il y a un réel effort d’explication et d’aménagement, qui
compense agréablement le peu de moyens des administrateurs du lieu. Enfin, le
point fort de l’endroit reste son environnement, absolument superbe ; rien
que la faune et la flore qui l’entourent valent l’arrêt.
Pour en savoir plus :