Ouvert du mercredi au dimanche de 10h à 18h, le mardi de 12h
à 18h. Entrée 5€, réductions pour les étudiants, gratuité le premier dimanche
du mois.
Visité le 4 septembre 2016 en 2 heures.
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L'accueil du musée
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Le Museu Nacional Soares Dos Reis est le musée de
Beaux-arts de la ville de Porto. Il est installé dans un palais néo-classique
de la fin du XVIIIe siècle, dit Palacio dos Carrancas, qui abrita la riche
famille Moraes et Castro et sa manufacture d’ornementations en or et argent, avant
de recevoir en 1942 les collections municipales. D’importants travaux de
modernisation et de rénovation eurent lieu dans les années 1990 afin de
garantir un meilleur cadre muséologique et une accessibilité à tout le bâtiment
pour les visiteurs handicapés. Ces travaux permirent également de réunir sous
le même toit les collections d’arts décoratifs.
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L'accès aux étages et aux collections
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En pénétrant dans le musée, on est d’abord charmé par la
beauté classique de ce palais, sa cour aux azulejos traditionnels et sa superbe
cage d’escalier. Le personnel est souriant, polyglotte et accueillant. Des
casiers gratuits en libre service permettent d’améliorer le confort de visite.
En pénétrant dans les espaces d’exposition, on note tout de
suite que la modernisation des lieux n’est pas allée jusqu’à remplacer les
anciennes huisseries par un double vitrage plus performant énergétiquement. Et
si on se voit distribuée une brochure-plan du musée en anglais à la
billetterie, les textes de présentation des départements sont tout en
portugais. Dans la première partie du musée, à l’aspect plus neuf, les cartels
sont bilingues portugais/anglais ; ils incluent des informations
techniques, ce qui n’est jamais pour nous déplaire, et le numéro d’inventaire.
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L'entrée du département de beaux-arts et son texte de présentation
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La même salle vue sous un autre angle et ses installations de sureté |
Les
premières salles proposent des œuvres romantiques et réalistes du début du XIXe
siècle. Les tableaux sont groupés par thématique : portrait, scène de
genre, peinture d’histoire… La collection comporte beaucoup de portraits.
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La première salle de peinture
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Tout d'un coup, une nature morte est particulièrement mise
en exergue, dans une position centrale ; pourquoi ? Est-ce un tableau
célèbre ? L’exposition souffre d’un manque d’explication. Une deuxième
nature morte est accrochée sur un coté de la salle. Y a-t-il u manque d’œuvres
de ce type pour faire une présentation plus fluide ? Le rendu est assez
étrange, d’autant qu’elle nous fait faire un bond dans le temps, jusqu’au
siècle suivant.
Après deux salles à dominantes de portrait, on pénètre dans
une salle de peinture d’histoire. On y remarque d’intéressants portraits à la
gouache sur ivoire.
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La petite vitrine de peinture sur ivoire |
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Un des plus beaux tableaux de cette première partie du département
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Et son cartel... |
N’étant pas
fins connaisseurs de l’art portugais,
nous sommes un peu perdus dans ces premières salles. Peut-être une meilleure
mise en valeur des noms des artistes permettrait une lecture plus claire.
Nous
finissons par remarquer un ingénieux choix muséographique ; les
autoportraits sont mis en valeur sur des cimaises en bois, par rapport aux
cimaises peintes qui supportent les autres tableaux.
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L'autoportrait est bien différencié des autres portraits par son accrochage
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Bravo pour l'accessibilité ! |
Nous avons noté plus haut l’absence de double de
vitrage ; nous ne remarquons de toute façon aucun contrôle atmosphérique.
Les fenêtres et les portes sont ouvertes sur l’extérieur. Des radiateurs sont
installés pour la saison froide. Il y a de nombreuses prises électriques dans
les salles, peut-être pour permettre le branchement de déshumidificateurs
volants ? On note la rareté des dispositifs de mise à distance. Des stores
aux fenêtres bloquent la lumière naturelle directe. Des caméras et des
détecteurs de mouvement et des dispositions anti-incendie assurent sécurité et
sûreté du bâtiment.
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Déjà des petits soucis dans les salles rénovées |
Passons aux
salles suivantes qui nous emmènent plus avant dans le XIXe siècle. Dans la
première, nous abordons le développement du genre du paysage, à travers l’œuvre
de
Silva Porto, qui voyage notamment
en Normandie, en Belgique et à Fontainebleau. Dans la seconde, consacrée à la
seconde moitié du XIXe siècle, sont mêlés portraits, paysages, peinture
d’histoire, scènes de genre, et même un bronze.
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La salle Silva Porto |
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| Un des nombreux paysages de Silva Porto |
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Et son cartel |
Nous
arrivons d’ailleurs à la sculpture, par une première petite salle, aux murs
délabrés par l’humidité, qui abrite un marbre tout seul. Aucun texte n’explique
cette mise en exergue, mais le cartel nous apprend le nom du sculpteur :
Antonio Soares Dos Reis.
En
pénétrant dans la galerie éponyme, nous en apprenons plus sur l’artiste qui
donna son nom au musée de Beaux arts de la ville. Cette galerie vitrée qui
donne sur le jardin, pourvue de confortables fauteuils pour une petite pause au
milieu de la visite, expose quelques objets personnels du sculpteur, des
plâtres d’études, quelques moulages sur nature qui nourrissaient son processus
créatif, et un grand bronze.
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La galerie Antonio Soares Dos Reis
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Au milieu de la galerie, on accède à une deuxième
grande salle abritant ses marbres et ses bronzes de tailles plus conséquentes.
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Les grandes pièces de Soares Dos Reis
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Le superbe Exil en marbre |
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Et son cartel
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Cette salle ouvre sur un grand espace d’exposition
temporaire, tout neuf, accessible par une longue rampe. Notre connaissance du
portugais étant assez limitée, nous avons pu nous tromper, mais il s’agirait de
l’exposition collective de fin d’année des étudiants de l’école de Beaux-arts
de la ville, dans la plus part tradition du musée de Beaux-arts du XIXe
siècle ; édifier les apprentis artistes, et leur offrir à leur tour
visibilité. Cependant, on déplore l’absence de texte de présentation et de
cartels bilingues. Les œuvres, tailles et media sont très variés, mais on suppose
que ces derniers offrent un genre de cohérence à la disposition des expôts.
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L'espace d'exposition temporaire et sa rampe d'accès
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Ressortons
maintenant de la salle d’exposition temporaire et traversons les deux salles
consacrées à Suares de Dos Reis, pour rejoindre le parcours initial et la
peinture de la seconde moitié du XIXe siècle, plus particulièrement le paysage
et la scène de genre. Là, nous trébuchons sur des écuelles d’eau posées sur le
sol du musée ! S’agit il d’une tentative d’humidification de
l’atmosphère ? Nous n’avons pourtant observé jusque là aucun capteur
hygrométrique.
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Un "humidificateur" qui ne répond pas vraiment aux standards de sécurité de la conservation préventive
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Vue plus large de la même salle |
Dans une première salle, on découvre les œuvres de
Henrique Pousao. Certaines de ses
œuvres ont été victimes d’une campagne de réencadrement moderne, en bois brut
très large, qui mange la toile plus qu’il ne la valorise - à notre goût en tout
cas.
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Les petites toiles d'Henrique Pousao
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La salle suivante expose les œuvres de
Sousa Pinto et
Aurelia de
Sousa. L’
autoportrait de cette dernière est
d’ailleurs le premier que nous voyons qui n’ait pas sa cimaise en bois qui le
distingue au premier coup d’œil des autres portraits.
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La salle Pinto-De Sousa, organisée autour de l'hypnotique Autoportrait d'Aurelia de Sousa
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Nous nous attendions à
voir plus d’œuvres de cette grande artiste, mais il s’agit de quelques petits
formats, essentiellement de la peinture d’histoire ou religieuse de facture
assez originale.
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Les toiles bibliques d'Aurelia de Sousa |
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Et leurs cartels |
Quelques autres
artistes complètent la salle, comme
Artur
Loureiro et son
Portrait d’un roi australien,
qui, en sa qualité de nouvelle acquisition dispose d’un cartel développé.
L’autoportrait de Loureiro n’a pas non plus de cimaise distinctive ; nous
en concluons qu’il s’agit d’une nouveauté, tout comme les cartels bilingues,
qui n’a pour l’instant été installée que dans la première moitié du département
de peinture.
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Dans le couloir suivant, un humidificateur mobile plus orthodoxe
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Une salle dédiée à la mission éducative du musée |
Nous
pénétrons maintenant dans les trois dernières salles consacrées à la peinture
et la sculpture de la première moitié du XXe siècle, exposant divers peintres
dont
Jorge de Oliveira, et un
premier texte explicatif consacré à la salle !
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La première salle d'art moderne
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Toute une page d'explications consacrée à la salle ! Mais tout en portugais... |
Dans la toute dernière salle de l’étage, nous passons
abruptement aux arts décoratifs avec une petite touche d’histoire du bâtiment
et de la fabrique de passementerie qu’il abrita. Malheureusement, il s’agit
surtout de texte, entièrement en portugais, donc nous ne nous y attardons pas.
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Ces grands panneaux en font la salle la mieux pourvue en textes de tout le musée, mais encore une fois, uniquement dans l'idiome national |
En
reprenant le bel escalier néoclassique, nous montons au deuxième étage pour
visiter l’exposition permanente d’arts décoratifs. Cage d’escalier et palier
abritent des œuvres contemporaines de manière temporaire, dont une
impressionnante sculpture équestre en gaffer et matériaux recyclés.
Malheureusement, encore une fois, les explications sont en portugais
uniquement.
Dans de
grandes salles joliment restaurées, aux parquets massifs et aux peintures
murales néoclassiques, se déploient de riches collections de céramique, de
meubles et d’orfèvrerie, disposées par technique. Le sens de visite ne nous
paraît pas évident au premier abord ; en même temps, a-t-on réellement
besoin d’un parcours guidé dans une collection d’arts décoratifs, d’autant plus
en l’absence de textes et de scénario clair ?
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Les céramiques sont groupées géographiquement et chronologiquement |
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Les belles salles d'arts décoratifs rappellent le passé glorieux du bâtiment |
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Les collections sont très éclectiques |
En tout cas, les salles sont
mieux conservées et mises en valeur qu’à l’étage des beaux-arts. Les
collections comprennent notamment de belles céramiques chinoises et deux
portraits de Clouet, et une galerie aveugle comportant de belles pièces
d’orfèvrerie.
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A noter que les Clouet sont exposés dans le département d'Arts décoratifs et non à l'étage des Beaux-arts |
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La salle consacrée à l'orfèvrerie
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La galerie de verrerie |
Dans cette dernière, les expôts sont réunis par formes et fonctions
et pourvus de cartels groupés, encore une fois tout en portugais, et très
difficiles à relier aux bons objets. Notons encore une galerie de verrerie et
une vitrine de pièces archéologiques.
Nous avions déjà constaté la rareté des dispositifs de mise à
distance ; nous observons ici des chaises, identifiées comme expôts par
des cartels, mais sans aucun panneau d’interdiction de s’asseoir. Les meubles
sont juste légèrement surélevés par des cales pour signaler leur appartenance
aux collections.
Nous voyons d’ailleurs
une maman montrer allègrement le bon exemple *hum* à sa fille en l’invitant à
tripoter un cabinet marqueté du XVIIIe siècle, confortée par le peu de gardiens
présents dans les salles. Nous finissons par dénicher un petit panneau
« ne pas toucher » (seulement en portugais pour s’accorder au reste
du musée) sur un instrument de musique. A cet étage, nous croisons aussi deux
brumisateurs, mais toujours pas de capteurs thermiques ou hygrométriques.
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Les instruments de musique en question |
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Et enfin, une consigne claire et nette ! |
Avant de quitter le musée, nous pouvons retourner au
rez-de-chaussée profiter d’un café et d’un pastel de nata sur l’agréable
terrasse installée dans le jardin. Une grande boutique propose livres,
reproductions et objets d’art.
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Le patio du palais, qui accueille la terrasse du café |
Pour résumer cette expérience de
visite, nous avons été un peu déçus. Porto ayant été capitale européenne de la
culture en 2001 (date à laquelle le musée a rouvert après une décennie de
travaux), nous en attendions beaucoup de son musée de Beaux-arts ;
peut-être trop. Nous sommes toujours désappointés de trouver de « grands »
musées développés uniquement dans l’idiome national, et péchant sur la
médiation. Car même si nous parlions portugais, la rareté des textes aurait été
un frein à notre visite.
Il est également dommage de
constater un réel effort de la part des responsables du musées, qui ont l’air
de tenter de moderniser la muséographie, mais qui doivent être freinés par les
budgets puisque ces innovations sont installées petit à petit, une salle à la
fois, sans pouvoir être déployées dans tout le musée, tout à la fois.
A noter également que dès la
deuxième salle, une agente de surveillance est venue nous proposer, dans un
français tout à fait honorable, un questionnaire recto-verso à compléter sur
notre visite ; nous l’avons consciencieusement trimbalé pendant deux heures
avant de le déposer à l’accueil, mais il eut été plus constructif de le
distribuer à la fin du parcours, et de l’étoffer un peu – heureusement qu’il
comportait une section ouverte de commentaires, sinon les informations
récoltées nous eussent parues bien maigres ! Un effort d’enquête qui
montre une réelle volonté d’améliorer l’institution muséale en prenant en
compte la voix du visiteur, mais qui semble encore balbutiante.
Enfin, sur le point de la
conservation préventive, qui nous tient à cœur, de réelles améliorations
pourraient être apportées…
Bref, un bel écrin pour de belles
collections, mais dont la médiation et les conditions de conservation nous
paraissent insuffisantes, malgré une équipe muséale qui semble motivée à bien
faire son travail.
Pour en savoir plus :
Le site du Musée Soares dos Reis