20.000 VND par personne (environ
un dollar), temps de visite : on peut facilement y traîner une heure et
demie.
Le portail d'entrée |
Ce petit musée est installé dans
l’université confucéenne située au fond du complexe dédié à la littérature,
composé de cinq cours. Fondée en 1070, cette université est la plus ancienne du
pays. Elle s’est vue agrandir au fil des siècles par les dons de différents
empereurs. Lieu emblématique de la capitale vietnamienne, il est classé aux Monuments
Historiques sous le Protectorat français en 1906, et on le retrouve sur les
billets de 100.000 dongs.
Faisons une petite visite guidée
du complexe avant d’en venir au musée.
La première cour est un simple
jardin, traversé de trois allées, comme souvent dans l’architecture
vietnamienne, l’allée centrale étant réservée selon les cas à l’empereur ou aux
membres les plus hauts gradés qui fréquentent l’endroit, et les allées
latérales aux plus simples mortels.
La première cour |
On passe dans la deuxième cour au
choix par la porte des Talents Accomplis, la porte Dai Trung, ou la porte de
l’Acquisition de la Vertu. On y découvre un petit jardin et, au fond, une salle
de réunion datant du début du XIXe siècle, le pavillon de la Constellation des
Lettres.
De grands panneaux en laque rouge proposent des explications sur le site en trois langues : vietnamien, anglais et français. Les textes sont d'assez bonne qualité. |
On traverse le pavillon pour
accéder à la troisième cour, qui s’organise autour du lac de la Clarté Céleste.
Il est entouré à gauche et à droite par les stèles de docteurs. Ces dernières
portent les noms des docteurs récompensés par l’académie confucéenne sous les
dynasties Ly et Mac, soit de 1442 à 1779. Elles sont au nombre de quatre-vingt
deux, distribuées en quatre groupes de vingt, plus deux stèles mises en valeur
chacune sous un édicule particulier ; elles sont toutes uniques, en
pierre, souvent monolithes, et reposent sur le dos d’une grande tortue, symbole
de longévité. De l’ensemble original, trente-quatre ont aujourd’hui
disparu.
Le lac de la Clarté Céleste |
On quitte les tortues pour passer
sous la Porte de la Grande Synthèse, et découvrir la quatrième cour, et son
temple à Confucius et ses disciples. Le saint des saints du temple, aujourd’hui
ouvert à la visite, bien que toujours en usage, était autrefois le lieu le plus
sacré, son accès étant même interdit à l’empereur.
Nous avons visité l'ensemble un jour où des jeunes diplômés fêtaient leur graduation ; l'université musée sert donc encore à la célébration de l'enseignement et de l'éducation. |
L'entrée du temple de Confucius, avec ses grues psychopompes |
Confucius lui-même |
Accompagné de ses disciples les plus vertueux |
Le trône de Confucius |
Des répliques de tambours Dong Son, objets emblématiques de l'Antiquité vietnamienne |
Passage entre le temple et l'académie |
Par l’arrière du temple, on
accède à des pavillons de cérémonie, la cinquième cour, et un grand pavillon
qui abrite le musée lui-même. Les collections sont réparties autour de quatre
statues de culte, encore adorées aujourd’hui : au rez-de-chaussée, un
mandarin, à l’étage les statues de trois rois.
Le pavillon de l'université, qui abrite le musée |
L'autel du mandarin qui trône au centre du musée |
Au premier plan, le râtelier d'armes liturgiques qui accompagne tout autel vietnamien digne de ce nom, au second plan la maquette du site, puis l'escalier qui mène à l'étage |
Les collections sont éclectiques,
mais plus ou moins liées à l’histoire de l’université. Beaucoup de
photographies par exemples, que ce soient des images anciennes du complexe, des
clichés de la visite d’Ho Chi Minh, ou des photographies présentant les états
avant et après restauration.
J’apprécie beaucoup la mise en
parallèle de photos anciennes et de dessins traditionnels représentant des
scènes de la vie de l’université, comme l’affichage des résultats aux concours.
On y observe également les
relevés et les résultats de fouilles archéologiques, notamment de la vaisselle
du XIe au XIXe siècle.
Il faudra me croire sur parole ; une photo fin XIXe montre presque exactement la même scène, le parallèle est amusant |
Les cartels, un peu léger en informations, sont au moins bilingues |
A coté de la vaisselle de collection trône la collection de vaisselle des gardiens |
Plusieurs vitrines sont dédiées aux possessions des occupants des lieux : costume de tous les jours, costume de cérémonies, matériel d’écriture, rouleaux de parchemins, liste des noms des étudiants…
Des maquettes présentent le site
tel qu’il s’élevait au Moyen Âge (au rez-de-chaussée) et tel qu’on le visite
maintenant (au premier étage).
En haut, on peut allumer un bâton
d’encens aux statues des trois rois donateurs, ou lire les panneaux reprenant pour
chacun leur biographie. On accède également à un balcon d’où on a une jolie vue
sur le complexe, et sur le système de tuiles vernissées traditionnel.
Le musée est entièrement ouvert,
portes et fenêtres, et le système de climatisation de l’air est éteint ;
mais il existe, et il est joliment camouflé, à l’intérieur et à l’extérieur du
bâtiment, dans des caissons de bois qui respectent assez bien l’unité visuelle
du bâtiment.
On aimerait trouver toujours d'aussi jolies clims ! |
On croise des gardiens à peu près
partout, discrets mais vigilants.
L’ensemble abrite les habituelles
boutiques de souvenirs (nombreuses !) et des toilettes.
Soyons honnêtes, le musée n’est
pas le point d’orgue de la visite ; c’est un petit plus après avoir admiré
les superbes pavillons et le temple à Confucius. Il permet tout de même
d’obtenir de plus amples informations sur le complexe, et de mieux comprendre
la promenade que l’on vient de faire. Il mériterait d’être un peu remanié, et
que ses quelques pièces majeures soient mieux mises en valeur (je pense par exemple
aux superbes costumes de cérémonie XIXe).
Somme toute, un petit musée
agréable et pas trop mal entretenu, mais au potentiel inexploité.
Liens utiles :
Un article sur les concours de lettrés au Vietnam, sur Larougeetlajaune.com
Un article sur les costumes des mandarins vietnamiens, paru en décembre 2006 dans la revue Good Morning
Un article américain de 1967 sur la pratique du confucianisme au Vietnam, sur sacred-texts.com
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire