Inclus dans la visite du palais royal, 500 baht (environ
15$). Photographie interdite (et une armée de gardiens patibulaires y veille).
Oups ! La photographie étant interdite, les photos de l'intérieur du musée ont été prises... hum... discrètement. Elles ne sont donc pas très bien cadrées... merci de votre indulgence !
L'entrée du musée |
Le musée, tout neuf, vient d’ouvrir. Il est entièrement
climatisé, et les capteurs répartis dans tout le musée indiquent une
température moyenne de 22°5 et une hygrométrie entre 52 et 54%.
Le rez-de-chaussée abrite un grand hall, avec la
billetterie, les contrôles de sécurité, des toilettes, un auditorium, une
bibliothèque et une grande boutique, très belle, mais très chère pour les
standards thaïlandais.
Le hall, depuis l'escalier d'accès aux collections permanentes |
Les collections permanentes se situent à l’étage, auquel on
accède par un bel escalier à double volée.
Dans les salles d’exposition, toute la lumière est
artificielle, et assez douce dans les salles de costumes. Les mannequins et le
mobilier sont adaptés à leur fonction et offrent tout le soutien nécessaire à
l’exposition de textiles.
Les vitrines abritant les costumes sont un peu
étranges : de loin, elles semblent floues, et en s’approchant on découvre
les expôts, la transparence de la vitre dépendant de l’angle sous lequel on
regarde la vitrine.
Les vitrines mi-floues mi-raisin de la première salle |
La première salle expose exclusivement des tenues de la
reine (et une chemise du roi) Sirikit, dont le musée tient son nom. Les tenues
sont variées : tailleurs très occidentaux, robes de soirée à plumes,
chemises plus sobres… La plupart sont griffées Balmain, et on nous explique
qu’elles sont faites de textiles issus de l’association SUPPORT, un organisme
caritatif fondé par la reine il y a plusieurs décennies pour perpétuer et
promouvoir les traditions textiles thaïlandaises et offrir un revenu aux
femmes.
Chaque costume est accompagné d’une tablette vidéo sur
laquelle défilent le cartel développé (titre, date de création, créateur, évènement)
et une photographie de la tenue portée par la reine. Toutes les explications
sont bilingues thailandais-anglais.
On trouve des sièges un peu partout pour s’asseoir et
admirer les collections, qui sont très belles.
La deuxième salle commence par une introduction au costume
thaïlandais traditionnel. Il est expliqué qu’un décret passé en 1941 obligea la
population à adopter des tenues occidentales ; suite à cette
« acculturation », la royauté a vu la nécessité de créer un costume
traditionnel, symbole de l’identité siamoise.
Une petite salle sur le coté diffuse des diapositives de
photographies XIXe afin d’admirer les costumes d’avant le décret ; dans la
salle principale, une télé diffuse une animation de sept minutes expliquant la
création et le pliage afin de composer un sabai, un phaa nung et un shong
krabon (haut rappelant le sari, pantalon drapé, et robe).
C’est dans cette zone que sont exposés les tissus les plus
anciens, des phaa nung datant du XIXe siècle (en anglais « hip
wrapper »), les pantalons drapés issus des collections royales. Est
développée une réflexion sur le rôle du costume dans l’identité nationale, sa
construction par les monarques, et son développement au XXe siècle.
Une vitrine de tissus anciens |
S’ajoutent à l’exposition des panneaux explicatifs sur les
techniques de conservation modernes mises en place dans le musée (par exemple
la congélation des costumes et un système de quarantaine afin d’éviter une
peste animale, ou la présence de capteurs atmosphériques qui réalisent des
relevés minute par minute).
Dès l’entrée de cette deuxième salle, on est accueilli par
une grande photographie de la reine en robe thaïe en 1965 dans le magazine
Vogue. Les textes sont clairement de parti pris, la souveraine étant célébrée
pour son élégance, et présentée comme la première femme asiatique à figurer
dans Vogue et à être reconnue à l’international comme un modèle de beauté.
La deuxième partie de la salle présente de nouveau des
costumes de la reine, mais uniquement des variations sur la robe thaïe décrite précédemment.
Cette fois-ci, pas de tablettes individuelles, mais une tablette par vitrine,
et chaque robe est accompagnée d’un cartel développé. Au fond, sur un grand
écran, défilent des photographies du couple royal, dans un ordre chronologique,
qui présentent cinquante ans d’élégance.
Photographie du Vogue de février 1965, trouvée sur pinterest |
En passant dans la troisième salle, on change
d’ambiance ; plus de lumière, moins d’expôts. Une première section est
consacrée aux déplacements de la reine dans le pays, à sa vie, son implication
dans les bonnes œuvres… Il y a beaucoup de films, de photographies, de sons
(diffusés de manière directionnelle, donc il n’y a pas de cacophonie).
L’espace est compartimenté par de grandes parois de verre
striées de fils de couleur, rappelant de grands métiers à tisser.
La deuxième partie de la salle présente un film sur les
techniques de création textile, différents échantillons de tissus traditionnels
sous vitrine, et tout un pan de mur est dévolu à des « hands-on
exhibits » : écheveaux de soie naturelle, traitée chimiquement,
traitée naturellement, les différentes teintures… on peut toucher et comparer
les différentes fibres. L’ensemble est très didactique, mais les écheveaux ont
déjà commencé à souffrir ; l’effet général est bien, mais combien de temps
va-t-il durer ? Le musée est tout neuf ; dans quel état sera cet
atelier dans six mois ?
Les écheveaux de soie à toucher |
Patchwork et vidéo explicative |
La quatrième et dernière salle expose de nouveau des
costumes de la reine, dans une vitrine centrale, mais dans un registre plus
« décontracté » (si tant est qu’une reine puisse s’habiller
casual…) : tenues d’intérieur, vêtements de sport… Dans les vitrines latérales,
des textiles traditionnels décorés selon différentes techniques. Une vitrine
présente notamment la broderie à base d’ailes de scarabées, assez impressionnante.
Les ailes de scarabée accrochées sur des fils de nylon autour de la veste créent un joli jeu de lumière |
En sortant des salles d’exposition, avant de se diriger vers
la sortie, un panneau présente l’histoire du bâtiment qui abrite le musée, le
Ratsadakorn-Bhibhatana Building, palais néo-classique de style
« italien », construit dans les années 1870 après la destruction de
l’édifice à usage militaire qui l’a précédé.
Liens utiles :
La biographie de la reine Sirikit (attention les yeux)
Le palais royal de Bangkok
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