20.000 dongs par personne (1$),
15.000 dongs pour le droit photographique
Le musée a plusieurs entrées, on
ne sait pas trop par où on entre ; la billetterie est à l’entrée du
parking, par où on pénètre dans les jardins du musée. Les plans ne sont pas
très clairs (comme à la Citadelle de Ha Noi).
Les jardins sont agréables, avec
des bancs à l’ombre de grands banians, une terrasse de café. Des copies de
sculpture classique vietnamienne répondent aux collections à l’intérieur du
musée.
En passant par l'entrée coté opéra |
Le plan à coté de la billetterie |
Les jardins du musée |
Une fois trouvée l’entrée du
musée, on passe un contrôle de sécurité, et on laisse les sacs dans des
consignes gratuites.
Le musée s’organise autour d’un
grand hall, assez beau, qui ouvre sur les différents départements selon un plan
en croix : à droite, la préhistoire, à gauche, l’exposition temporaire, en
face, la section dévolue à la période courant de la fondation du pays à la
dynastie Tran.
Les panneaux sont
trilingues : vietnamien/anglais/français.
Rez-de-chaussée
L’exposition temporaire : Histoire de la bijouterie au Vietnam, de
la préhistoire à la dynastie Nguyen
Vue de l'intérieur de l'exposition. L’ambiance lumineuse est douce, agréable, et entretient un coté "trésor mystérieux" |
L’exposition est bilingue,
vietnamien/anglais, et dispose de cartels développés.
A l’entrée de l’exposition, une
borne multimédia permet de naviguer dans les photographies des objets exposés.
Je commence par douter de son intérêt puisqu’elle ne présente que des objets de
la salle adjacente, et rien de plus ; je me rends ensuite compte qu’il
s’agit de très petits objets, et que cet outil est en fait très intéressant
pour les explorer en zoom. De plus, l’ordinateur fournit des cartels plus
détaillés.
Vue d'une perle ancienne magnifiée sur la borne multimédia |
La même perle que sur le cliché précédent, vue dans sa vitrine |
A l’intérieur, les objets sont
disposés selon un classement par matériau (pierre, métal…) ou forme (bracelet,
collier…). J’ai un coup de cœur pour la couronne champa XVII-XVIIIe siècle, et
la reconstitution d’une couronne XIXe-XXe.
Couronne, Culture champa, XVIIe-XVIIIe siècle, or. |
Couronne (restauration), Dynastie Nguyen, XIXe-XXe siècle, or, pierres précieuses et textiles. |
Les objets sont présentés sur des
socles transparents permettant une mise en scène aérienne légère. On trouve
plusieurs chouettes dispositifs, comme une loupe pour admirer les détails d’une
perle ancienne, ou le rétro-éclairage d’une tiare en filigrane, mettant en
valeur la finesse de son travail. Par contre, certaines vitrines sont tapissées
de grosse laine beige/écrue, à l’ancienne, qui doivent être de supers nids à
poussière et tampons à humidité.
Département 1 : La préhistoire
J’irai assez vite sur cette
section, puisqu’elle n’a pas grand-chose de particulier. La présentation est un
poil vieillotte et très classique des musées préhistoriques, avec ses
typologies de silex, ses reproductions de crânes de nos lointains ancêtres, et
ses dioramas à base de mannequins habillés de peaux de bêtes.
Pour ce qui est des collections,
on note les beaux pétroglyphes vietnamiens, présentés à travers des moulages et
des photographies, et situés sur une carte des sites archéologiques du pays. Je
remarque également que sont exposés des restes humains.
Département 2 : De la fondation du pays à la dynastie Tran
A l’entrée, un plan de l’aile
décrit le parcours de visite conseillé. Heureusement, car le département
s’étale en une très longue salle, plus ou moins divisée en deux galeries par
des cloisons intermittentes, dans lesquels la chronologie est parfois confuse.
Sécurité, quand tu nous tiens |
La première période décrite se
déroule de 2000 à 2500 Before Present ; les dates sont parfois notées
avant ou après Jésus-Christ, ou souvent manquantes. La chronologie n’est pas
toujours très claire.
La présentation est relativement
classique ; dans de grandes vitrines beiges s’empilent des photographies
de sites archéologiques, des pointes de flèches, des bronzes…
Les objets emblématiques de la
période Dong,Son utilisés maintenant comme symboles de l’identité vietnamienne,
sont les tambours éponymes. De grande taille, on trouve également des reproductions
miniatures utilisées dans le contexte funéraire. Ce sont des objets rituels de
pouvoir. Les plus grands font 80 cm de haut ; ils sont ornés de gravures,
représentant par exemple les scènes de la vie quotidienne, des motifs solaires
ou géométriques, ou d’animaux en ronde-bosse.
L’architecture du musée répond
parfois aux collections, comme ici, avec ce gros pilier au centre des tambours
Dong Son, recouvert de motifs traditionnels stylisés.
Les tambours Dong Son |
Tambours miniatures à usage funéraire, Culture Dong Son, 2000 à 2500 B.P., bronze. Ces versions miniatures répondent aux tambours monumentaux qui peuvent mesurer jusqu'à 1m20 de haut. |
Une vitrine renferme une tombe
très impressionnante, avec son cercueil de 4m50 de long, garni de 107 objets,
datée de 2500 BP.
On croise des ventilateurs
allumés et des bornes multimédia éteintes.
La seconde période concerne les
années -207 à 938 ; les titres de séquences ne sont pas toujours traduits,
et l’on ne lit que les dates.
La chronologie demeure assez
floue.
Les collections sont ici riches
en beaux bronzes funéraires, dont des tambours. On trouve également des
maquettes de stupa en terre cuite du Xe siècle, de la décoration monumentale en
terre cuite, une production de petites céramiques rappelant les Tanagra et de
la très belle sculpture de pierre du Xe au XIIe siècle. Mais aussi une "superbe"
maquette en trois dimensions représentant la bataille décisive de la rivière Bach Dang qui se déroula en 938.
Trépied, IIe-IIIe siècle, céramique, usage funéraire. |
Modèles de stupas, Dynastie Lë, Xe siècle, céramique, Citadelle de Thang Long. Objets de culte. |
La maquette de bataille est un grand classique du musée vietnamien |
Kinnara (chanteuse céleste), Dynastie Lë, 1057, pierre, pagode de Phat Tich, Bac Ninh, décoration architecturale. |
Enfin, la dynastie Tran
(1225-1400) clôt le département.
Vue de la salle dédiée à la dynastie Tran |
Nuage, dynastie Tran, XIIIe-XIVe siècle, céramique, décoration architecturale |
L'enfant Bouddha naissant du lotus, Dynasties Tran-Ho, XIVe-XVe siècle, bois laqué et doré. |
De très belles collections, mais
on déplore un manque d’explications en anglais ou en français.
Premier étage
L’étage est divisé entre une
grande galerie, consacrée aux dynasties Ho à Nguyen, et une grande rotonde
dévolue à la sculpture Champa et à une galerie d’exposition temporaire.
En arrivant à l'étage, un espace de repos ; à droite, la rotonde champa, à gauche, la suite chronologique de l'exposition permanente |
Département 3 : De la dynastie Ho à la dynastie Nguyen
Les collections sont très hétéroclites : numismatique, décoration monumentale, vaisselle, sceaux…
Sont exposées ici aussi des
reproductions (comme dans l’exposition temporaire), cette fois de sculpture.
On est accueillis dès l'entrée par une reproduction, celle de la stèle de Vinh Long |
Même si c'est une copie, on ne touche pas ! |
On se plaint du manque d'informations, mais on a parfois des cartels développés trilingues, y compris le français ! |
Tête de phénix, Dynasties Tran-Ho, XIVe-XVe siècles, terre cuite. Décoration architecturale. |
Thuyen, maquette représentant l'esprit du bateau, Dynastie Lë restaurée, XVIIe-XVIIIe siècle, bois laqué et doré, pagode de Keo, province de Thai Binh. |
Au centre de la galerie, une des stars du département |
Avalokiteshvara à mille bras, 1656, 3,7 x 2,1m, bois doré et laqué, par Truong. Pagode But Thap, province de Bac Ninh. |
Le superbe Avalokiteshvara a tendance à éclipser ses voisins ; ainsi, dans la vitrine d'à coté, mal éclairé, on remarque à peine un superbe Mahaparinirvana Bouddha du XVIIe siècle en bois noir. |
En fait, dans la sculpture des
XVIIe et XVIIIe siècles, on ne voit que des chefs d’œuvre.
On observe également une intéressante persistance
des formes dans les objets rituels au fil des siècles : tambours, stupas,
lions…
Les mises en scène sont
travaillées, par exemple avec la disposition des collections liturgiques comme
sur un autel de temple, ou l’accrochage des cloches.
Carillon, Dynastie Lë restaurée, 1772, bronze, Pagode de Vien Quang, Ha Nam. |
Le musée est bien entretenu, et
on voit du personnel intervenir pour des menus travaux (nettoyer les pales des
ventilateurs de plafonds ! étonnant, non ?), comme au musée
archéologique de la Citadelle. Par contre, personne n’empêche de sévir un photographieur
fou avec flash à gogo sur le superbe Avalokiteshvara en bois…
Quelques photographies qui illustrent la variété des collections :
Gardien de tombe à trois têtes, Dynastie Nguyen, fin XIXe-début XXe siècle, céramique glaçurée |
Robes de mandarin, Dynastie Nguyen, XIXe siècle, tissu brodé |
Fouet, Dynastie Nguyen, XXe siècle,vertèbres de raie manta et cuir |
Nécessaire à opium, Dynastie Nguyen, XXe siècle, Bois, métal et porcelaine |
Enfin, une dernière salle est
allouée aux révolutionnaires des années 30 contre les colonialistes français.
Elle se conclue sur une grande peinture « historique » représentant
la proclamation de l’indépendance en 1945.
Devant la "fresque", une affiche originale de la déclaration d'indépendance |
La Rotonde Champa
La présentation est simple, les
statues de pierre sont posées sur des socles roses, les petites pièces dans des
vitrines claires. Elles sont regroupées par iconographie (Siva, Uma, les lions,
les statues bouddhistes…). Quelques informations sur le royaume du Champa sont
fournies par des panneaux : carte du Vietnam avec les différents sites,
relevés archéologiques, plan en coupe d’un temple, photographies de sites…
Eléphants, mi-Xe siècle, grès, province de Quang Nam |
Garuda combattant le naga, XIIe-XIIIe siècle, grès, province de Binh Dinh. Garuda et le naga étant des ennemis héréditaires, leur association est symbole de paix et d'unité. |
Galerie d’exposition temporaire : objets de la culture Oc Eo – Phu
Nam
Cette exposition temporaire
montre des objets d’une culture sud-vietnamienne qui fut active du Ve siècle
avant notre ère au Xe siècle après.
Au sol, à l’entrée de la galerie,
se déploie une carte du territoire concerné.
La salle est très sombre,
éclairée par des spots qui font des coups de lumière sur les collections. C’est
assez efficace.
Vishnu, VIIe-IXe siècle, pierre. |
Au centre de la galerie sont
disposées de grandes sculptures de bois des quatrième au septième siècles,
chacune abritée par une vitrine équipée d’un hygromètre et d’un thermomètre.
Les taux relevés ne sont pas les mêmes dans les vitrines ; est-ce voulu ?
Les vitrines n’ont pas l’air totalement jointives.
Bouddha, IV-VIe siècle, bois |
Dans la vitrine du même Bouddha |
Dans les vitrines latérales, on
trouve des céramiques, des bijoux, des statuettes. Certains cartels
manquent ; ceux présents sont bilingues vietnamien/anglais, et
minimalistes.
Entre les vitrines, on trouve des
bornes multimédia éteintes, et des panneaux avec quelques explications
thématiques (la poterie, les bijoux…) ou des photographies d’œuvres conservées
ailleurs (un Ganesha conservé à Ho-Chi-Minh-Ville par exemple).
Pièces de monnaie, IIIe-VIIIe siècles, métal |
Un des panneaux explicatifs, sur les statuettes bouddhistes et hindoues |
Le site officiel du musée, en français
Une chronologie résumée de l'histoire vietnamienne
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