La façade du musée, sur la Calle Obispo
Dans la vieille ville de la
Havane, ce ne sont pas les musées qui manquent ; musées publics, musées
privés, dédiés aux vieux livres, aux cartes à jouer, aux nombreux vestiges
archéologiques de la colonisation espagnole, ou aux traditions entourant les
cigares, pour n’en citer que quelques-uns. En plein cœur de ce quartier
historique, dans une des superbes maisons coloniales inspirées des palais
espagnols, est sis le Musée de la peinture murale. Ce musée public est dédié
aux fresques du XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles qui ornaient les demeures des
riches havanais.
Comme vous l’avez deviné, le
cadre est magnifique. La maison est plutôt bien restaurée, et s’organise autour
d’une cour intérieure, avec puits et fleurs luxuriantes. Si l’on peut
s’interroger sur la pertinence de la présence de plantes au sein d’un musée, on
apprécie la fraîcheur de ce petit jardin, qui apporte un calme bienvenu au
cours d’une promenade touristique habituellement mouvementée. La mise en valeur
d’un élément architectural de la vieille Havane est d’autant plus appréciable
que nombreuses sont les belles maisons qui tombent en ruine, bien que le
gouvernement fasse des efforts pour restaurer et mettre en valeur certains
bâtiments.
La cour intérieure
Les collections sont donc
constituées de fragments de fresques, déposées ou retrouvées au cours de
fouilles. La chronologie que j’annonçais dans le premier chapitre est
relativement optimiste ; si les plus vieux expôts remontent aux XVIIe et
XVIIIe siècles, la majorité des collections date du XIXe siècle. Et soyons
francs, ce n’est pas transcendental ; cependant, la présentation est
agréable, et les cartels, bien qu’en espagnol uniquement, sont plutôt riches. Les
restaurateurs ont pris le parti d’une réintégration non-illusionniste.
Des panneaux proposent une
contextualisation des œuvres et des reconstitutions de décors complets. Au mur
sont proposées des explications sur la stratigraphie et les techniques de
fouilles ou de restauration. Leur niveau est assez élevé. Parmi ces affichages,
on apprend que le bâtiment est en cours de restauration. Une dernière pièce
abrite des explications techniques sur la fresque. Les panneaux sont bien
faits, et soutenus par une documentation photographique riche.
Les fresques sont installées à
l’intérieur de la maison, qui n’est pas climatisée. Le mobilier n’est pas de
première fraîcheur, mais remplit son office.
A l’étage, une galerie couverte
entoure le jardin en contrebas. Y est présentée une collection lapidaire
issue de fouilles archéologiques, mise en parallèle avec les décors peints exposés
dans la maison. Les emplacements d’origine des objets sont indiqués sur un plan
de la ville.
En somme, un musée très agréable,
notamment grâce au cadre, et à une médiation riche, malgré des collections qui
ne sont pas exceptionnelles. Les deux points noirs selon moi : les textes
uniquement en espagnol, d’autant plus dommage qu’ils sont de qualité, et
l’agent de surveillance qui nous a suivis à la trace d’un air suspicieux.
Cependant, nous avons appris au cours de nos visites de musées cubains que
c’est un classique ; les vigiles y sont nombreux, et généralement
consciencieux.
Le lien vers le Musée de la peinture murale sur le portail du "Bureau historique de la ville de La Havane"
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