Kaléidoscope de musées et monuments de par le monde, entre muséologie comparée et tourisme iconographique.

dimanche 12 août 2012

Musée de la peinture murale, La Havane, Cuba



La  façade du musée, sur la Calle Obispo


Dans la vieille ville de la Havane, ce ne sont pas les musées qui manquent ; musées publics, musées privés, dédiés aux vieux livres, aux cartes à jouer, aux nombreux vestiges archéologiques de la colonisation espagnole, ou aux traditions entourant les cigares, pour n’en citer que quelques-uns. En plein cœur de ce quartier historique, dans une des superbes maisons coloniales inspirées des palais espagnols, est sis le Musée de la peinture murale. Ce musée public est dédié aux fresques du XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles qui ornaient les demeures des riches havanais. 


Comme vous l’avez deviné, le cadre est magnifique. La maison est plutôt bien restaurée, et s’organise autour d’une cour intérieure, avec puits et fleurs luxuriantes. Si l’on peut s’interroger sur la pertinence de la présence de plantes au sein d’un musée, on apprécie la fraîcheur de ce petit jardin, qui apporte un calme bienvenu au cours d’une promenade touristique habituellement mouvementée. La mise en valeur d’un élément architectural de la vieille Havane est d’autant plus appréciable que nombreuses sont les belles maisons qui tombent en ruine, bien que le gouvernement fasse des efforts pour restaurer et mettre en valeur certains bâtiments. 

La cour intérieure
 
Les collections sont donc constituées de fragments de fresques, déposées ou retrouvées au cours de fouilles. La chronologie que j’annonçais dans le premier chapitre est relativement optimiste ; si les plus vieux expôts remontent aux XVIIe et XVIIIe siècles, la majorité des collections date du XIXe siècle. Et soyons francs, ce n’est pas transcendental ; cependant, la présentation est agréable, et les cartels, bien qu’en espagnol uniquement, sont plutôt riches. Les restaurateurs ont pris le parti d’une réintégration non-illusionniste.
Des panneaux proposent une contextualisation des œuvres et des reconstitutions de décors complets. Au mur sont proposées des explications sur la stratigraphie et les techniques de fouilles ou de restauration. Leur niveau est assez élevé. Parmi ces affichages, on apprend que le bâtiment est en cours de restauration. Une dernière pièce abrite des explications techniques sur la fresque. Les panneaux sont bien faits, et soutenus par une documentation photographique riche.
Les fresques sont installées à l’intérieur de la maison, qui n’est pas climatisée. Le mobilier n’est pas de première fraîcheur, mais remplit son office.
A l’étage, une galerie couverte entoure le jardin en contrebas. Y est présentée une collection lapidaire issue de fouilles archéologiques, mise en parallèle avec les décors peints exposés dans la maison. Les emplacements d’origine des objets sont indiqués sur un plan de la ville.

En somme, un musée très agréable, notamment grâce au cadre, et à une médiation riche, malgré des collections qui ne sont pas exceptionnelles. Les deux points noirs selon moi : les textes uniquement en espagnol, d’autant plus dommage qu’ils sont de qualité, et l’agent de surveillance qui nous a suivis à la trace d’un air suspicieux. Cependant, nous avons appris au cours de nos visites de musées cubains que c’est un classique ; les vigiles y sont nombreux, et généralement consciencieux.

Liens utiles :
Le lien vers le Musée de la peinture murale sur le portail du "Bureau historique de la ville de La Havane"

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