Kaléidoscope de musées et monuments de par le monde, entre muséologie comparée et tourisme iconographique.

mercredi 23 mai 2012

Sri Chitra Enclave, Thiruvananthapuram, Inde


L’accès à ce petit pavillon, à l’est du parc, est compris dans le billet d’entrée au Napier Museum. On paie cependant une roupie par paire de chaussures laissée devant le pavillon puisqu’il se visite pieds nus. 

Cette enclave modeste, baigné d’une lumière dorée, et qui doit mesurer dans les 80m2, est dédié à la mémoire du dernier héritier de la famille royale de Travancore, Chithira Thirunal Balarama Varma (1912-1991). Centré sur ce dernier, il évoque également l'histoire de la famille royale qui régna sur le Kérala. Dans l’ensemble, ces souverains ont entretenu ces derniers siècles une tradition de mécénat des arts, de l’éducation, et autres chantiers sociaux qui ont permis au Kérala d’être un des états les plus avancés de l’Inde actuelle (avec quand même son lot de soucis, ce n’est pas non plus idyllique, mais par exemple le taux d'alphabétisation le plus élevé d'Inde). Leur popularité auprès de leurs sujets a atteint un tel point qu’après l’indépendance, le premier gouverneur élu du Kérala n’est autre que… l’héritier de la famille royale. 

Vue du pavillon - on aperçoit par la porte le carrosse cité ci-dessous.

L’exposition consiste, sur les murs, en de grandes peintures naïves datées de 2006, dans un style qui se veut inspiré de la peinture murale traditionnelle kéralaise, légendées de textes bilingues tamoul-anglais. Chaque panneau représente une grande étape de l’histoire de l’état, comme l’arrivée des Portugais, les batailles contre les Hollandais, ou des moments plus intimes de la famille royale.
Au centre de la salle, des vitrines exposent des objets personnels de Sri Chitra, formant un ensemble assez touchant ; vêtements, lunettes, canne, pour le coté plus cérémoniel, mais aussi des croquis au fusain, ou encore un joli livre de contes anglais dont il a colorié les gravures.
Au fond, imposant en contraste avec les petits objets des vitrines, ou le coté « neuf » des peintures murales, est exposé un magnifique carrosse XIXe, doré et mouluré, prévu pour être tiré par six chevaux blancs, pour les parades du maharaja.

L’ensemble, empreint d’un kitsch tout à fait couleur locale, est très didactique, et assez intéressant, pour peu qu’on s’intéresse à l’histoire de la ville et de l’état, et que l’on ait le courage de tout lire.

Liens utiles :
Page d'informations des musées et zoo de Thiruvananthapuram, sur le site officiel du gouvernement kéralais

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